Le Royaume-Uni est un pays bien à part dans l’Union européenne. William Hague vient de signer un accord avec le Canada pour partager avec ce pays leur réseau diplomatique. En clair, si un citoyen britannique n’a pas d’ambassade dans un pays, il peut aller trouver l’ambassade canadienne et inversement.
Ce dispositif part d’un bon sentiment. Il faut arrêter avec les multiplications d’ambassades qui ne servent à rien. C’est ce qu’on pensait faire pour l’Europe avec le Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE), mais au final, nous avons surtout un doublement des ambassades nationales déjà existantes avec les représentations européennes. Si on se réfère aux déclarations de William Hague, le cas britannique va reproduire le même schéma à l’exception du fait que les citoyens canadiens pourront se rendre à l’autre ambassade pour gérer leur situation. A l’heure actuelle, un citoyen slovaque (ou autre nationalité) peut aller dans n’importe quelle ambassade d’un autre pays de l’Union européenne mais ses papiers administratifs ne seront pas traités pour autant.
Ce qui est plus intéressant, c’est de voir que le Royaume-Uni, via ses dirigeants, considère qu’il a plus de valeurs communes avec le Canada, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande qu’avec l’Union européenne. Perfide Albion a encore frappé. On se demande à quoi sert cette rodomontade d’outre-Manche. Car à part gonfler l’orgueil des anti-Européens, les conséquences sont nulles, même vis-à-vis du SEAE.
Voilà néanmoins encore signe qui montre que le concert des nations européennes n’arrive plus à jouer la même partition. Il est vraiment temps de passer à l’Europe des citoyens, l’Europe fédérale.